Nött - Faun d'Elal

Physique & Caractère

 Nött comme la majeure partie des individus qui composent sa race est d'un bon vivant, agréable, toujours d'humeur légère, parfois à l'excès ce qui lui cause de repousser ses obligations. Nött se fait un plaisir d'aider toute âme en demande même s'il lui est difficile d'interagir avec ses pairs. Il lui est préférable d'attendre un prétexte, ou même de le générer pour parvenir à faire lien. Sa communauté l'apprécie dans l'ensemble même si sa curiosité l'empêche parfois de mener à bien certaines tâches ingrates. 

Non par désintérêt, Nött prend très au sérieux les besoins de son clan, mais par simple dispersion. Un mouvement fauve dans les blés secs ou un chant un peu singulier entre les branches lui procureront toujours le besoin irrépressible d’enquêter sur l'origine de ces événements.

Nött a une taille assez petite pour les Satyrs. n'ont pas encore achevé leurs croissance, ce qui certains mois créent un déséquilibre: sa tête penche légèrement vers la gauche et plonge en avant, sa corne n'étant elle-même pas correctement répartie sur son crâne. Ce stade ingrat lui vaut quelques moqueries de Kiva qui, n'hésitera pas à mordre toute créature qui pourrait s'amuser de son familier.


Ses cheveux courts sont fournis, très épais et ondulés. Baignés d'une teinte chaleureuse oscillant entre le roux et le brun fauve, s'y piègent souvent des feuilles, glands, noix, fleurs selon la saison. Yeux ambrés, taches de rousseurs communes chez les faunes. Ses larges oreilles caprines que Nött partage avec ceux de son espèce ne cessent de remuer, le moindre son les faisant s'agiter par un intérêt toujours fiévreux..


  

Histoire

Il faisait encore jour et la brume précoce s'épanouissait déjà dans le bosquet fourni. Les récoltes avaient été bonnes, cette saison fertile et les chants de faunes labouraient la vallée de leurs joie contagieuse.
Il faisait encore si chaud. Nött célébrait un peu plus au sud cette moisson généreuse. Il lui était devenu difficile de se mêler aux siens, revenait toujours cette question de la consécration. Elle lui était devenue insupportable. La pulpe de ses doigts dessinait des cercles réguliers sur le chanfrein de Kiva qui manifestait son contentement par un souffle bruyant. Elle laissa un peu plus de poids dans la paume qui accueillait sa tête alourdie par la chaleur. La kelpie savait combien ces manifestations pouvaient inquiéter son familier. Choisir. C'était ce dont il était question. Mais Nött ne parvenait pas à imaginer une seule seconde sacrifier un seul des aspects les plus important de sa vie et l'échéance se rapprochait. Dangereusement. Il lui était possible de sentir planer sur ses cornes la brutalité d'un rituel qui lui faisait horreur.
Il lui serait enfin possible de sertir ses cornes, passer à ses oreilles les bijoux de la tribu, faire ses premières peintures cérémonielles et enfin seconder un adulte dans sa lourde tâche. Tout ce brouhaha existentiel n'était que pollution pour son esprit vif. Nött aurait seulement souhaité que ses mères lui laissent un peu d'espace. On avait fini par lui reprocher de passer plus de temps avec les kelpie que ses semblables. Peut-être était-ce parce que les sien avaient préféré rompre leurs liens avec ces créatures, leurs familiers d'un même temps. Peut-être qu'on lui jalousait cette relation. Peut-être seulement qu'on lui reprochait d’être incapable de choisir une place. Kiva était tellement plus simple qu'eux. Il ne lui avait jamais été difficile de la comprendre. S'accorder en revanche fut une toute autre épreuve et se tolérer avait relevé d'un effort colossal. Mais la comprendre? Ça avait toujours été évident. Cela rendait seulement la conception de liens infiniment plus inaccessible avec les faunes qui partageaient son territoire. Sa peau nue buvait allégrement les derniers rayons du soleil qui étirait son règne encore timidement entre les décombres des arbres. Nött laissa s'échapper un énième soupir d'une longue et lourde série qui n'allait probablement pas atteindre son terme durant cette lune ni la suivante. Ses doigts passèrent dans le crin souple de l'animal qui se tenait contre son corps. C'était en quelque sorte le geste le plus confortable qui soit. Cette sensation qui coulait sur sa peau facilitait son sommeil et le regard tendre de Nött quitta tranquillement le tableau qu'il avait occupé. Les chants à proximité faisaient un bain étrange et confortable pour porter un sommeil que le corps épuisé par la récolte réclamait depuis longtemps.